Quand les médias ont alerté sur la pénurie de tests diagnostic en France, 1Kubator Asie avait déjà été contacté par des sociétés biotech chinoises par l’intermédiaire de divers partenaires locaux, fonds d’investissements, actionnaires, ou représentants économiques et politiques chinois. Comme à son habitude, le gouvernement chinois avait lancé un appel à projets massif pour développer des solutions techniques dans le but de faire face à la situation sanitaire provoquée par l’épidémie de coronavirus. Plusieurs laboratoires publics et privés ont coopéré pour développer, entre autres, des tests diagnostics.
Comme beaucoup d’entreprises chinoises, ces sociétés biotechs étaient principalement focalisées sur le marché intérieur. Réussir en Chine, c’est un peu comme réussir à la fois en Europe, en Russie, et en Amérique du Sud. Mais avec une seule langue et une seule règlementation à gérer. C’est pourquoi beaucoup d’entreprises chinoises s’intéressent peu à l’international. Voire pas du tout. Disons que c’est plus une opportunité qu’une priorité. Sauf le jour où elles se trouvent avec plein de stock et des capacités de production surdimensionnées…
Lorsque l’épidémie a commencé à être maitrisée en Chine, les stocks importants constitués par ces entreprises sont devenus disponibles pour les autres pays qui allaient être peu à peu frappés par l’épidémie à leur tour. L’expérience vécue en Chine laissait prévoir une forte demande à court terme. Ces entreprises, peu visibles, éprouvaient le besoin de renforcer leur capacité opérationnelle internationale. C’est dans ce contexte que notre plateforme de développement économique franco-chinoise pour entreprises innovantes a été sollicitée.
C’était début mars. Au début, nous avons vécu un moment étrange. Nos contacts chinois tenaient un discours très alarmiste. Alors que les discours ici étaient beaucoup plus mesurés. Nous avons hésité à nous investir sur le dossier. Mais les jours passaient et la pression montait très vite dans les médias. L’élément déclencheur fût la répétition des messages relatifs à la pénurie de tests diagnostics, alors que nous étions sollicités par des industriels recommandés, et disposant de stocks de produits a priori éprouvés.
Nous avons alors décidé de nous mobiliser totalement. Notre premier objectif fût d’évaluer le plus profondément possible et le plus précisément possible ces sociétés pour lesquelles nous étions sollicités, et ce en dépit de la confiance que nous avions dans leurs actionnaires, car nous nous attendions à un accueil prudent en France, voire méfiant. Nous n’avions aucune envie d’être associés à des produits défaillants ou des dirigeants malhonnêtes. Et puis c’était faire acte de responsabilité et de solidarité que de nous investir de façon professionnelle et impartiale sur un dossier quand même sensible. Une fois rassurés par les vérifications faites, notre deuxième objectif a été de faire savoir aux autorités que nous disposions de solutions dignes d’intérêt qui leur semblaient inconnues, en partageant les informations rassemblées. Un vrai parcours du combattant. Et là on voit bien que c’est la guerre… tout le monde est individuellement de bonne volonté et très impliqué, c’est le plus important.
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